Depuis toujours Bilal dessine, tout le temps, sur tout, comme un fou. Rapidement les dessins débordent des cahiers et la rue devient son terrain de jeu. À 18 ans, il crée le nom « Zoo Project ». En l’espace d’un an, il repeint tout le XXe arrondissement de Paris de fresques gigantesques : gros traits noirs expressifs creusant une forme blanche, le style est à la fois brut et évocateur. Des citations accompagnent parfois les fresques. Jamais didactiques ou manichéennes, ces phrases ajoutent une note douce-amère, un contrepoint absurde. La démarche est profondément politique sans que jamais le résultat ne perde de sa douceur poétique.
Bilal accède rapidement à la reconnaissance du milieu. Les galeries le courtisent mais il est déjà ailleurs. Parti en Tunisie au moment de la révolution, il choisit d’y représenter les martyrs puis part s’installer dans un camp de réfugiés à la frontière libyenne. Il y peindra grandeur nature sur du tissu les réfugiés du camp.
Son travail prend la forme d’installations réalisées avec et pour les gens qu’il peint, et cette fois-ci c’est la presse nationale qui s’intéresse à lui (Libération, Le Monde). Lui est déjà loin, reclus en plein hiver par -30° dans une cabane au fin fond de la Laponie, avec le projet de réaliser un roman graphique qui racontera son expérience.
Et ainsi de suite…
Sa vie sera un bouillonnement d’idées, de projets, de réalisations, sans jamais se ménager, sans jamais faire de compromis.